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14 juin 2009

Réactions Elections Européennes

Corinne MOREL DARLEUX : candidate liste Front de Gauche, PG Utopia

Son blog : http://www.lespetitspoissontrouges.org/

"Je ne vais pas vous livrer une nième analyse des résultats. Juste un ressenti, qui vaut ce qu'il vaut.
D'abord, parce que des analyses croisées, vous pouvez en lire partout, à foison, dans les media - qui par ailleurs pour beaucoup se délectent surtout des supputations d'alliances pour les régionales. A peine 48h après les élections européennes, on ne parle déjà plus d'Europe ni de contenu politique mais uniquement de savoir qui va négocier les tout nouveaux capitaux électoraux de sa boutique avec qui aux prochaines régionales ! On nous explique que les européennes n'auraient servi qu'à se compter pour le prochain scrutin... Ceux qui se lamentaient il y a 3 jours encore du taux d'abstention retournent bien vite dans les travers qui désespèrent les électeurs.
Ensuite, parce qu'honnêtement j'ai besoin de réfléchir, de digérer les informations, de discuter, d'échanger... avant de pouvoir déterminer ce qu'il est pertinent de retenir du scrutin de dimanche. Si c'est pour écrire des banalités, d'autres le font mieux que moi ;)
Je me sens évidemment interpelée par le taux d'abstention qui appelle à un vrai renouveau démocratique et à de nouvelles pratiques. Pour que les électeurs se réapproprient la chose publique, encore faut-il que leur vote soit respecté, les promesses électorales tenues, que des comptes soient rendus sur l'action publique, et que les citoyen-nes soient associé-es aux grands choix de société... On en est loin.
Consternée du score de la droite. Indignée d'avance de la manière dont Sarkozy ne va pas manquer d'instrumentaliser ce résultat pour justifier l'accélération de sa politique libérale et liberticide dans les semaines et mois à venir.
Absolument dégoutée de voir Le Pen retourner siéger au Parlement Européen.
Perplexe du succès d'Europe Ecologie... Je me réjouis que l'écologie gagne du terrain, malheureusement je doute que ce soit la seule explication du vote EE. Et j'en retiens que la dépolitisation gagne elle aussi du terrain : le "ni gauche ni droite" fait recette - ou plutot le "et gauche et droite", si on en croit D Cohn Bendit qui prône déjà une alliance Verts-Modem-PS...
Heureuse bien sûr que les électeurs aient validé la stratégie du Front de Gauche et d'avoir contribué à doubler le nombre de députés français de gauche à la GUE-GVN ! Mais pleine de regrets à l'idée de ce qu'on aurait pu faire avec le NPA, les Alternatifs, la gauche des Verts... Bref, une union de toute la gauche antilibérale et antiproductiviste.
Et d'autant plus prête à continuer le combat de l'unité, de l'écologie radicale, de la gauche de transformation, de la démocratie jusqu'au bout, avec un beau programme de rupture au service d'un projet ambitieux et radical.
Bref, à transformer les écolos en anticapitalistes prêts à changer radicalement la société !"

Georges BEN SAMOUN : Intervention  au Conseil National du PS

"Le résultat des élections européennes du 7 juin, marqués par une défaite du PS et un résultat inespéré d'Europe Ecologie, témoignent d'une recomposition du paysage politique à gauche en France. Clairement, le rassemblement de la gauche ne pourra se faire qu'en conciliant les exigences sociales, écologiques et démocratiques. C'est ce que défend Utopia depuis plusieurs années, notamment au sein du PS et chez les Verts, à travers son projet d'alterdéveloppement.  Georges Bensamoun, militant PS Utopia, a exprimé notre disponibilité pour contribuer aux réflexions que souhaite engager Martine Aubry ainsi qu'au dialogue avec les autres formations de gauche."

Jean LESAGE :Intervention au Conseil Fédéral PS du Nord - Secrétaire de section PS d’Hautmont

"Prenons cette défaite comme une formidable chance. Sans vouloir jouer les « on vous l’avez bien dit » comment ne pas interpréter le vote d’hier comme la révélation d’une inertie terrible qui ronge de l’intérieur notre parti et qui ne date pas d’hier. Depuis le congrès de Dijon le PS est interpellé, certes à la marge, sur les risques de ne pas sortir de sa conception archaïque du développement accès sur le productivisme.
Le PS n’a pas eu le courage, l’audace, la lucidité, je ne sais, de devancer son électorat en proposant clairement dans son programme européen une rupture avec notre modèle de développement occidental.
Même si c’est vrai, reconnaissons le, dans notre texte d’orientation politique pour la période 2008-2011 nous affirmons notre volonté d’inventer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique. Comme quoi les intentions ne suffisent pas. Et ce n’est pas étonnant car cette volonté affichée de changement est suivie dans le texte d’un formidable conservatisme quant aux voies qui conduiront à ce changement
Nous avons cruellement manqué d’un véritable débat sur ce qui aujourd’hui, dans un contexte de surproduction au Nord et de grande pauvreté au Sud, pourrait nous permettre de nous entendre sur la notion de développement.
La priorité aujourd’hui au PS c’est de nous accorder pour dire que toute volonté de développement vise une et une seule chose : l’élévation du « bien-être » … de tous. « Cela va de soi », me direz-vous. Car enfin un développement qui ne nous amène pas mécaniquement à cela a t-il un intérêt ? Or, nous devons avoir collectivement le courage de reconnaître que le PS n’a pas encore pleinement pris la mesure de cette finalité du développement.
Le PS était, jusqu’à hier, embourbé dans une conception du développement d’après guerre directement associée à la reconstruction et purement matérialiste. Car, le PS, octroyait encore hier, le qualificatif de « développées » aux sociétés qui offrent un haut niveau de consommation à ses membres. La « relance de la consommation » étant considérée comme notre unique salut.
Or le taux de production que nous avons atteint en occident dessert plus qu’il ne sert notre bien être. Et sur cette question le PS a été pris hier en flagrant délit d’inertie.
Nous devons reconnaître, qu’aujourd’hui, nous sommes passés de la consommation à l’hyperconsommation qui nous conduit à la régression plus qu’au développement. Et quel que soit le point de vue, nous en arrivons à cette même conclusion.
- Dans le domaine environnemental, la démonstration a été faite à maintes reprises : production et consommation qui sont les 2 faces d’une même pièce ne nous conduisent plus à l’aménagement de la nature pour la rendre moins hostile mais à sa destruction pure et simple
- Dans le domaine de la santé comment ne pas reconnaître que le modèle actuel de développement soit la cause de nouveaux maux (dépressions, cancers, surcharge pondérale, Allergies…) plutôt que de bien être ?
- Alors que l’éducation vise à faire émerger des personnes qui réfléchissent et qui ne se soumettent pas en permanence à leur caprice nous assistons comme impuissants au triomphe marchand du « tout, tout de suite » qui conduit les individus au passage à l’acte immédiat, à la réalisation immédiate de leurs pulsions. Nous sommes face à une régression infantile.
Et pourtant jusqu’à hier notre ligne politique en appelait toujours, de manière plus ou moins explicite, à la consommation, sans distinguer celle qui répond réellement à nos besoins de celle qui génère ces régressions psychologique, physiologique et écologique.
Alors, ou notre inertie est plus forte et nous considérons que le vote d’hier, marqué par une forte abstention, ne révèle absolument pas les aspirations majoritaires des français
Ou alors nous reconnaissons que ce résultat est une formidable occasion pour nous d’opérer notre mue.
Dans notre conception archaïque, le développement s’accommodait très bien du ce système capitaliste, où pour offrir du travail à tous, il fallait consommer afin de produire.
La question que le PS doit donc se poser avant toutes les autres c’est bien celle là : Comment élaborer un nouveau modèle de développement affranchi ce cette triptyque « consommation – production – emploi » ?
Soyons convaincus que cet énorme chantier, si nous décidons de l’ouvrir, n’est pas incompatible avec celui des reconquêtes électorales. Nous constatons, le vote d’hier est un des signaux, que petit à petit se fédère un mouvement qui vise à nous émanciper de cette société d’hyperconsommation, comme en son temps avait émergé le mouvement ouvrier, qui n’avait d’autre ambition que de libérer l’homme de son exploitation au travail. Le PS, comme hier, doit être identifié comme porte- drapeau de cet autre mouvement de désaliénation.
"


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